A la rencontre des cordes

Quatuor Confluence
Claudia Fritz et Paul Noulet

Ferme de Villefavard

15 € plein tarif ; 10 € (étudiants, demandeurs d’emploi, adhérents aux amis des concerts, habitants de la commune de Villefavard) ; Gratuit pour les moins de 16 ans


A la rencontre des cordes: lutherie & quatuor


concert du quatuor confluence
présentation de l’atelier de lutherie

Cette soirée, qui clôture une semaine de résidence de luthiers et chercheurs, propose un concert du Quatuor Confluence et une présentation de l’atelier de lutherie par Claudia Fritz et Paul Noulet.
En partenariat avec la Société Française d’Acoustique


PROGRAMME 

Viktor Ullmann (1898-1944)
Quatuor à cordes op. 46 n°3

Maurice Ravel (1875-1937)
Quatuor à cordes en fa majeur

 

note d’intention

On ne présente guère plus le quatuor en Fa majeur de Maurice Ravel. Composé entre 1902 et 1903, l’œuvre est très vite devenu la pierre angulaire du répertoire du quatuor français. Ravel, encore étudiant au conservatoire, compose son premier et seul quatuor avec en tête l’œuvre de son aîné, Claude Debussy, auteur en 1893 d’un Quatuor op 10 des plus novateurs. Inspiré, Ravel retient de Debussy et de César Franck la structure cyclique (le premier thème revenant sous de divers aspects dans les différents mouvements), hérite des innovations du scherzo debussyste (2e mouvement) et s’en émancipe avec brio (3e et 4e mouvements).
Présenté dans la classe de composition du conservatoire, le quatuor rencontre dans un premier temps les réserves du maître de Ravel, Gabriel Fauré, dédicataire de l’œuvre. Les éditeurs de Ravel suggèrent également de revoir le final, le jugeant bruyant et déconcertant. L’intervention de Claude Debussy, impressionné par le talent de son cadet, clôt les débats : « Au nom des dieux de la musique, et au mien, ne touchez à rien de ce que vous avez écrit de votre Quatuor ».

L’association avec le 3ème Quatuor de Viktor Ullmann peut sembler ne pas aller de soi. Compositeur, chef d’orchestre d’origine juive et autrichienne, Ullmann reçoit à Vienne une formation complète et humaniste. Il y suit les cours de composition d’Arnold Schonberg. Interné par les nazis en 1942 au camp de Theresiensadt, il y est chargé de l’animation musicale. Le camp, qui comptait alors de nombreux artistes et intellectuels, était conçu comme une vitrine factice de la déportation, permettant aux nazis de donner le change, notamment à des dirigeants de la Croix Rouge mystifiés par la manœuvre. Ullmann compose à Theresienstadt de nombreuses œuvres dont un opéra, une symphonie, des sonates pour piano et pour violon et son troisième quatuor à cordes. Dans cette œuvre, l’accablement, l’ironie et le souffle de la mort côtoient la mélancolie et l’onirisme.
Les harmonies tendues et morbides laissent parfois place à une tendresse et une douceur qui ne sont pas sans évoquer Ravel. Le quatuor est également construit sur un motif cyclique qui exprime tour à tour la rêverie, l’accablement et l’espoir.


distribution

Daniel Vlashi, violon
Vincent Forestier, violon
Pierre-Antoine Codron, alto
Tom Almerge-Zerillo, violoncelle

 

quatuor confluence

Créé en 2015, le Quatuor Confluence remporte en 2016 le premier prix à l’unanimité au concours Tremplin pour Jeunes Quatuors de la Philharmonie de Paris, puis la Bourse FNAPEC ainsi que le Prix Spécial ProQuartet-CEMC au concours européen Musiques d’Ensemble de la FNAPEC.

Le Quatuor Confluence se forme principalement auprès de Mathieu Herzog (membre fondateur du Quatuor Ébène). Il reçoit également les conseils d’Agnès Sulem (Quatuor Rosamonde) et Yovan Markovitch (Quatuor Danel) au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon.
A diverses reprises, il a pu bénéficier de l’enseignement de Raphaël Merlin, Adrien Boisseau (Quatuor Ébène), Marc Danel (Quatuor Danel), Jean Sulem (Quatuor Rosamonde) et Leslie Boulin-Raulet (Quatuor Zaïde).
Il a participé à des formations organisées par ProQuartet-CEMC avec Günter Pichler (Alban Berg Quartett), le Quatuor Parisii et le London Haydn Quartet, à l’Atelier de Quatuor à Bordeaux 2018 avec Luc-Marie Aguera (Quatuor Ysaÿe), ainsi qu’à l’Académie Internationale de Musique de Flaine avec Yovan Markovitch.

Le Quatuor Confluence a été invité, entre autres, à la saison de l’association Jeunes Talents à l’hôtel de Soubises à Paris, au Festival pour l’Humanité de l’Opéra de Lyon, au festival Lyon Printemps Musical organisé par Musicalta, aux Classiques du Prieuré, ainsi qu’à la 26e édition des Concerts Spirituels de Nice.

 


présentation de l’atelier de lutherie

A l’issue du concert qui vient clôturer une semaine d’atelier entre scientifiques, luthiers et musiciens, une petite présentation de cet atelier sera donnée par les organisateurs, Claudia Fritz (chercheuse au CNRS) et Paul Noulet (luthier).
Ce sera l’occasion de présenter le travail de luthier et montrer comment la science peut faire évoluer l’approche traditionnelle de cette profession.

Claudia fritz, chercheuse au cnrs

Chercheuse en acoustique musicale
Médaille de bronze du CNRS 2016

Sauriez-vous distinguer le son d’un violon ancien de celui d’un violon récent de bonne qualité ? La réponse est probablement non : même les musiciens professionnels n’en sont pas capables. C’est l’un des résultats majeurs de Claudia Fritz, chercheuse à l’Institut Jean-Le-Rond-d’Alembert (IJLRA), qui s’intéresse à la qualité perçue des instruments de musique. Ancienne élève de l’École normale supérieure de Lyon (ENS), elle réalise une thèse en 2004 sur l’interaction entre le conduit vocal et le système anche-tuyau de la clarinette. Après un post-doctorat de trois ans à Cambridge, elle est recrutée par le CNRS et rejoint l’IJLRA. Elle collabore aussi bien avec des chercheurs d’autres disciplines qu’avec des luthiers et des musiciens pour mener des tests perceptifs sur les instruments de musique afin de corréler propriétés perceptives et caractéristiques vibro-acoustiques. Elle a ainsi réussi à tordre le cou à une idée reçue très répandue, celle de la suprématie des violons anciens sur les modernes. Résultat qui a suscité une attention médiatique internationale et qu’elle a su faire accepter d’un public spécialisé extrêmement exigeant. Ses recherches permettront notamment à de jeunes instrumentistes d’acheter, sans se décrédibiliser, un violon moderne.

 

Paul Noulet, luthier

Fasciné par les instruments crémonais classiques de Stradivari, Amati et Guarnieri, Paul Noulet s’inspire des anciens maîtres en observant leurs techniques le plus directement possible (expositions à travers le monde, prêts d’instruments célèbres par les artistes) et en recréant leurs conditions de travail dans l’environnement authentique de son atelier du Limousin.
C’est auprès de différents maîtres et dans différents pays qu’il a patiemment forgé sa pratique de luthier. De ses nombreux voyages, il retient une diversité d’expériences, une multiplicité d’approches qui l’enrichissent en permanence et viennent s’intégrer dans sa recherche d’harmonie et de perfection.
Il est diplômé en 1998 de la Chicago School of Violin Making, sous la direction de Tschu-Ho Lee, maître luthier à Chicago (USA).
Il a reçu 2 Médailles d’argent pour la sonorité au concours de la VSA pour un violoncelle (2006) et un alto (2008).

 


réservations

Par internet: ici
Par email : info@fermedevillefavard.com
Par téléphone : +33 (0)5 55 60 29 32
Sur place 45 mn avant le concert